Arrivée chez moi, je suis liquide. J'ai devant moi une heure pour :
- sécher
- m'habiller pour aller à la réception organisée par le président François Hollande dans les jardins de l'ambassade Palais Farnese
- prendre deux bus (et il y a grève)
Sous adrénaline, je jette frénétiquement hors des placards toutes mes robes, jupes, chemises, cherchant un truc classe dans lequel je ne meure pas de chaud. Bilan : ma chambre est un champ de ruines textile et je suis toujours à poil, haletante. Un coup de fil d'une copine me sauve : "Habille toi en noir et blanc, c'est notre dress code de ce soir". C'est parti pour un t-shirt mango à épaulettes argentées (large, l'air peut passer) et une jupe noire à la con accompagnée de mes ballerines abricot de chez le chinois. Un trait d'eye liner plus tard, j'estime que je correspond aux critères de la "tenue correcte", et que si non, notre président peut aller se faire voir chez les ploucs.
A l'arrêt de bus, je brûle au soleil, je pense même que je dois fumer. Le bus ne passe pas, ne passe pas, ne passe pas ... aaaaaah !!! Au bout d'un long moment, quelque chose arrive : pas exactement la bonne ligne mais je me résous à la prendre. Dix minutes plus tard (heureusement que les bus romains roulent à tombeau ouvert), me voilà à Teatro Marcello : j'ai huit minutes pour traverser le Ghetto, Campo di Fiori et entrer dans l'Ambassade.
8 minutes de courses endiablée sur le pavé glissant de Rome avec Eye of the tiger dans la tête |
J'arrive à temps, trempée, plus vraiment très classe, le cheveu fou, le souffle court. Mes copains sont sur l'herbe, au fond du jardin où ont été dressées des tables de buffet.
Mes amis sont beaux |
Vers 18h30, une animation se crée au fond du jardin : il arrive ! Les journalistes sont sur le pont, on aperçoit des gardes du corps postés au quatre coins du jardin, sur la courtine, dans la rue ... le voilà !! C'est la première fois que je vois un président, et, un peu bêtement, je m'attendais à ce que ses "fans" crient en sautillant tels des groupies de Justin Bieber. Mais il n'en est rien. FH entre, serre des mains, et tranquille, se dirige vers la scène où l'accueille l'ambassadeur. Quelqu'un, à côté de moi, murmure "Mais c'est vrai qu'il est normââââl !" ... ben oui, il a pas huit bras, il est pas habillé en clown, il marche en mettant une jambe devant l'autre ...
Cette notion de normalité m'énerve : s'il y a des gens normaux, alors il y a des gens anormaux. Définir une norme c'est en exclure certains, et l'exclusion, c'est nul. Ok, l'idée du gouvernement est de dire que ce qui n'est pas normal, c'est la présidence bling bling mais ce martèlement du mot "normal" m'insupporte. Quoi de plus ennuyeux que la norme, le banal, le comme tout le monde ? François Hollande n'est pas "normal", il cherche seulement à redonner une image décente à un gouvernement marqué par 5 années de rupture Sarkozienne et de scandales. Alors la normalité, n'en parlons plus, s'il vous plaît.
Son discours était le premier que je voyais en vrai d'un homme politique important, et c'était très bien : bien construit, sans fautes de langue et avec un phrasé agréable (la diction de Sarko était une horreur à mes yeux), quelques blagues marrantes, pas trop long et clair. Par contre, j'ai découvert qu'à la fin du discours, le président et l'ambassadeur doivent se planter droit sur le devant de la scène pendant que résonne l'instrumentale de la marseillaise. Selon moi, c'était complètement too much, mais c'est peut être lié au fait que je n'aime pas ce chant guerrier et violent.
"Françoiiiiiis !!" |
Après le discours, on passe aux choses sérieuses : le champaaaaaaaagne !!! les petits fouuuuuurs !!! L'alcool coule à flots, et nous nous faisons un beau gueuleton de verrines petit pois/bacon, gelée de tomates/crème de courgettes, sushi de polenta (la forme d'un sushi, mais en polenta, avec de la sauce à la viande au milieu : orgasmique), en gros, que des trucs chelous mais méga méga deliziosi ... Vers 21h, la reception se termine, et nous quittons l'ambassade la panse pleine et les yeux brillants, direction d'autres fêtes (la fin d'erasmus est très très intense : exams, départs, émotions, révisions, sommeil, soirées, voyages ... l'équilibre est à trouver, moi je le cherche encore, j'ai tendance à pencher).
Allez j'm'casse, y a un film sur Naples au Teatro Valle ce soir et avec ma coloc on aimerait bien passer aux jardins suspendus de la villa Aldobrandini avant parce qu'on y est jamais allées. Si j'ai du temps, un article sur Ancone d'ici quelques jours.
mon passage préféré, c'est la course effrénée sur fond d'"eyes of the tiger"!!! (rocky addict!)
RépondreSupprimerHihihihi! tu m'as fait trop rire ^^ en tout cas, ça devait vraiment être chouette cette soirée, de voir le pdt en vrai tout ça tout ça :) merci de nous faire partager ton expérience et bonnes soirée!
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