Bon, j'arrête de faire mon poète avant de perdre tous mes lecteurs. Ce weekend, je suis partie à Naples avec un ami portugais, Tomé. Comment vous dire ? J'ai adoré. Je vais essayer de partager ça avec vous, en optant pour un récit chronologique, ce qui reste le plus simple.
Rome, vendredi, 12h30, gare de Termini. J'attends Tomé qui est en retard, il arrive à 45 et notre train est à 49. Heureusement, les trains italiens sont souvent à la traîne et on arrive à avoir le notre. Le wagon est bondé, nous voyageons debout entre une famille d'américains et des types qui parlent le dialecte napolitain. Un homme, à la face toute tordue et au airs peu commodes, monte avec un énorme sac de sport qui semble très lourd.
Deux heures et demie plus tard, et après de nombreuses suppositions sur le contenu du-dit sac (un cadavre ? de la drogue ? des billets en petite coupures ?), nous arrivons à la gare de Naples. On retrouve notre couch surfer, Stefan, qui nous conduit à son appartement au septième étage d'un immeuble en plein centre de la ville. Ébahis, nous découvrons les toits de la ville, parsemés de dômes et de clochers.
La vue de chez notre hôte |
Pas de temps à perdre, on va se promener ! On prend la via del Duomo, on entre dans l'église, et là, les souvenirs de ma visite cinq ans plus tôt avec le lycée commencent à revenir. Un peu plus bas, je retombe sur un graff que j'avais photographié, sur une façade que j'avais dessinée ... c'est l'euphorie, je me sens comme sur les traces de moi même à travers l'inconnu, on emprunte les même rues, puis on trouve des fraises à un euro, on continue d'errer au hasard de la ville, qui nous dévoile petit à petit ses merveilles.
carte postale |
Affamés, on décide de se ruer sur une pizzeria, conseillée par un groupe d'étudiants qui traînent eux aussi sur la place. Et là, pour cinq euros, tout les délices de la margherita, pourtant simplissima, s'offrent à nous. La panse bien remplie, on est prêts pour rejoindre notre couch surfer qui nous conduit à une fête, sur la terrasse du dernier étage d'un appartement. On rencontre plein de gens (polonais, allemands, albanais, italiens -qui parlent la langue nationale et pas dialecte, ouf), y a de la musique, un cochon en plastique qui fait grouink grouink et du tiramisu, c'est trop cool.
5 heures du matin, c'est sur un divan trop petit que je m'écroule, laissant le plus grand à Tomé (qui s'est révélé en fait dur et bossu - le canapé, pas Tomé, enfin, rhoo !)
carte postale bis |
Le lendemain,10h30, je me réveille, décolle mes paupières et c'est reparti ! On avait pour projet d'aller à la plage, mais le petit vent et le fait qu'on ne comprenne rien aux trains nous dissuadent. On prend tout de même le chemin du lungomare, soit le bord de mer, qui nous conduira piazza del plebiscito, au château royal, à la galerie Umberto Primo, au castel dal Ovo, sur le port ...
Pardon ? La Camorra ? Soit la mafia napolitaine dont on est sensé ne pas prononcer le nom ? Pardon, qui n'existe pas ... Et ben si. Il en parle. Pas très fort et en jetant des regards circulaires aux alentours. On apprend ainsi qu'elle contrôle tout, du parking en centre ville aux marchants ambulants en passant par les mendiants et les pickpockets. Et que si ces derniers ont arrêté de faire la bourse des touristes, c'est seulement parce qu'ils sont une ressource économique plus intéressante avec leur carte bleue dans leur poche que sans.
Oké ... je ne sais pas trop quoi penser face au fatalisme de l'artiste maudit, surtout après avoir vu Gomorra la semaine dernière, qui m'a déprimée et beaucoup inquiétée. Pour le moment, nous sommes deux touristes insouciants et allons prendre le funiculaire pour voir Naples d'en haut (cf photo nocturne en début d'article).
De retour dans le bas ventre de la ville, on se rend compte qu'aujourd'hui, nous n'avons rien mangé d'autre qu'une glace.
Et nous avoir faim.
Nous vouloir pizza.
Vouloir beaucoup.
Nous devenir stupide et marcher deux heures pour pizza.
Moi très mal pied et tête et devenir casse pied.
Après avoir mangé ça va déjà mieux, on se dirige vers la piazza Dante. Et là, c'est simple, il doit y avoir toute la jeunesse napolitaine, plus les chiens. C'est affolato comme on dit en italien. Trois tas d'enceintes diffusent de la musique très fort, un bar vend de la bière à 2 euros, ça sent les cigarettes qui font rire. Mais bon nous ce soir on est morts, et on rentre chez notre hôte vers 1h30 du matin.
Le lendemain matin, réveil à 9h, ah, non, 10h, on changé ... Une douche et andiamo ! Direction le musée Capodimonte. On escalade les collines à pied, traversant des quartiers pas forcéments magnifiques mais sympas, on demande notre chemin aux petits vieux, tous au café à prendre le soleil du dimanche en même temps qu'un petit noir bien serré ou un petit blanc bien frais.
crédit photo |
Le musée, magnifique et immense, abrite des chefs d’œuvres d'art médiéval, une toile du Caravage, plusieurs de Raphaël, mais également de magnifiques pièces meublées et décorées de fresques somptueuses. J'y ai beaucoup aimé une Madonna al velo. Non je ne parle pas de la star sur-botoxisée sur un deux roues, mais de la maman de Jésus avec un voile à la main et un visage peint avec une grande douceur. Après toute cette culture, on redescend vers la gare où l'on trouve le temps d'acheter des pâtisseries napolitaines avant de reprendre le train.
crédit photo oh làlà que ce truc déchire sa maman |
Allez j'arrête, s'il reste un lecteur je lui dit bonne nuit ou bonne journée et je m'en vais dormir. A la prochaine !