mercredi 7 septembre 2011

Méfiez vous du sciopero

Hier, c'était la grève à Rome : il sciopero, comme ils disent, et comme j'ai mis toute la journée à le retenir. C'était même une grève générale, nationale. En bonne naïve, je me lève tard, tranquille, pour aller retrouver Solène dans le centre à 11h. Je décide même d'étrenner mes nouvelles chaussures, achetées 5€ au marché, et je pars toute fière en direction du métro (ben ouais, c'est quand même des fausses Viviene Westwood). Quand j'arrive, je tombe sur les grilles fermées et sur deux mecs de l'atac à qui je demande comment faire pour aller en ville. Ils me répondent d'aller prendre le bus, "s'il passe", ou de prendre ma voiture (merci les gars). 

Okay, donc je vais attendre le bus. J'attends 35 minutes, au milieu des romains qui râlent, avant de décider de laisser tomber et de marcher. Au bout de 100 mètres, j'ai mal au pieds. 200 mètres, j'essaie de mettre des mouchoirs dans mes chaussures. 300 mètres, les mouchoirs tombent. 500 mètres, je commence à marcher moins vite. 600 mètres, j'ai des ampoules énormes qui se pointent discrètement. 700 mètres, je marche sur la pointe des pieds car j'ai trop mal. 800 mètres, j'enlève mes chaussures. 1 kilomètre, je les remets parce que je me retrouve au milieu de la manifestation.


Tout en traversant l'épaisse foule réunie tout près du Colisée, j'écoute le discours du secrétaire de la CGIL, un important syndicat de travailleurs. J'attribue ça à la langue italienne, mais aussi à la force des convictions de l'homme en train de parler, mais j'en ai des frissons. Le soir, je le revois Piazza Navona, dans un cadre encore plus hallucinant. Ses paroles se répercutent et résonnent de partout, tout le monde l'acclame, c'est de la folie. 

Je continue mon périple à travers les petites rues pour éviter de remonter la manif à contre-sens. J'ai de plus en plus mal aux pieds, c'est l'horreur, mais au bout d'un moment (7km, tout de même), j'arrive à la fac, je mange, Solène me donne des pansements anti-ampoules. Ouuuuuffff ... Du coup, j'ai trop mal au pieds alors je décide de me mettre en quête de chaussures ouvertes et je remarche encore deux kilomètres jusqu'aux coin des magasins. Aaaaargh ! Je découvre dans un foot locker une petite paire de chaussures entre les sandales pour aller à l'étang et la chaussure de piche de l'espace : par-fait ! 

Des étoiles plein les yeux !
Tout ça pour vous raconter ma journée de grosse loose ou mes pieds sont devenus méconnaissables. Pour prouver aussi qu'à Rome, je ne réussis pas tout ce que j'entreprends (qui a dit "démarches administratives" ?).
Ah et aussi en ps, j'utilise les prénoms des gens que je rencontre si j'ai besoin de parler d'eux parce que je trouve ça lourd de faire toute une parabole du genre "la-meuf-de-la-fac-que-j'ai-rencontré-devant-le-gna-gna-gna-... Parce qu'au final on comprends quand même, donc ça va, ou plutôt, va bene comme on dit par ici. Et j'ai pas oublié, la prochaine fois je parlerais des fêtes romaines.

Ah, si, tout de même, je peut parler des raisons de cette grève, même si je me sens encore trop nouvelle pour bien comprendre. Il s'agit d'une réaction au plan d'austérité proposé par le gouvernement, mais aussi l'expression d'un mal-être politique : Rome est pleine d'affiches d'opposition pas franchement tendres, la colère gronde autour des scandales Berlusconi ... De mon point de vue, après deux semaines en Italie, mi-touriste mi-étudiante romaine, c'est plutôt agité dans la capitale. J'espère pouvoir mieux appréhender la politique et les conflits locaux pour mieux en reparler d'ici quelque temps. En attendant, il est tard.
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