samedi 29 octobre 2011

La (vera) ricetta della carbonara

Aujourd'hui, j'ai l'honneur de vous présenter en exclusivité la recette de la carbonara comme on la fait en Italie. Parce qu'il faut savoir que nous, en France, on fait vraiment n'importe quoi. La carbonara n'est pas une sauce pour les pâtes à base de crème et de lardons. C'est beaucoup plus que ça. 
J'ai donc enfilé un beau tablier blanc et je me suis mise aux fourneaux, tâchant d'imiter l'inimitable recette donnée par Mavie qui nous avait fait le plaisir de venir directement à la maison nous la cuisiner. 



Pour commencer, munissez-vous de ces ingrédients : 

- Un oeuf par personne
- Du Speck (c'est à dire du jambon de montagne)
- Du pécorino romano (ne pas l'acheter au dessus du prix de 9 euros le kilo : comme dirait Mavie, "qu'ils crèvent avec leur pecorino à 14 euros !") Il est peut être difficile d'en trouver en France, dans ce cas, je pense que du parmesan peut faire l'affaire, mais tout de même ... c'est mieux avec du pecorino !! 
- De la pancetta (c'est mieux si possible de l'acheter entière et de la tailler soi même) 
- Du poivre noir



Coupez votre jambon de montagne en petits morceaux et mettez les dans une poile : hop sur le feu, quand c'est bien cuit (un peu doré ça peut être bon aussi), vous pouvez enlever la graisse en trop si vous avez pas envie que vos fesses se transforment en hangar à cellulite.
Pendant que ça cuit, pour ne pas vous ennuyer, cassez les oeufs dans une assiette creuse, battez le tout bien fort et rapez le pecorino romano.




Quand les oeufs sont bien battus, vous y ajoutez le pecorino gratuigiato (rapé, en italien original). N'oubliez pas que vos lardons sont sur le feu !!
A présent, on sort le poivre noir et on saupoudre le mélange, sinon c'est pas une carbonara : la recette tire son nom de la couleur noire que le poivre lui donne (en français, carbonara serait "charbonerie"). Mais comme dit Mavie, si on met du poivre jusqu'à ce que ce soit noir, après, on risque d'avoir des problèmes aux toilettes.

Poivre noir moulu

Maintenant, la pasta ! Petit truc que j'ai appris ici : plus les pâtes sont blanches, et plus le temps de cuisson est long, meilleures elles sont. En effet, plus le blé est dur, mieux c'est ! 

Je suis pas payée pour ça mais je vous conseille cette variété de pâtes ... Mamamia !

Quand les pâtes sont cuites, vous les remettez dans la casserole, qui ne doit pas être trop chaude pour ne pas trop cuire l'oeuf (mais un peu quand même), vous balancez par dessus votre mélange oeuf+pécorino+poivre et les lardons. 

Remuez, servez, mangez !

avec une nappe rose ... assortie aux lardons !
C'est vraiment autre chose que notre machin lardons crème ! Miamiamiamiam
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vendredi 28 octobre 2011

La photo du jour, VIII

Pssshiit ...


Aujourd'hui, je vous présente le chinotto (prononcer kinoto), la boison qui qui ressemble au coca mais qui n'est pas du coca. C'est plus amer, ça pétille, c'est sucré, et c'est délicieux avec une rondelle de citron et des glaçons. Le marchand de légumes où je vais les vends 45 centimes pièce, c'est juste parfait !
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jeudi 27 octobre 2011

Pubblicita italiana ... WTF ?

Très peu de temps après mon arrivée en Italie, j'ai commencé à remarquer les publicités. Je les attendais un peu au tournant parce que Pénélope Jolicoeur, la blogeuse bédé, avait raconté tout le machisme et le sexisme des pubs qu'elle avait vues à Naples. Comme celle qui, pour vendre de la farine, faisait poser une bimbo avec le cul cul maculé de blanc. Ca donne envie d'acheter de la farine, c'est certain.
Pour le moment, j'ai pas trop vu de tas de pétasse en string (surement parce que je n'ai pas encore regardé la télé), mais plus des choses bizarres, sexistes, gay friendly, ou encore glauques.
Petite revue par catégories :

CATÉGORIE SEXISTE : 


"ATTENTION MESDAMES !
Vous voulez diner en ville ce soir ?
Ne proposez surtout pas ce plat à votre mari !"

On en trouve quelques variations, du genre "ce plat fera rester vos fils à la maison plus que vos tous vos efforts" ou "votre mari ne parle plus à table ? Mettez ce plat devant lui !". Personnellement, ça me fait dresser les cheveux sur la tête, tant de clichés, on se croirait dans un vieux film, la nana et ses ongles archi manucurés portant gentiment à son mari fatigué par sa journée de travail un bon petit plat qu'elle le regardera manger en soupirant ... non mais on est où, là ? Au XXI ème siècle ?? Heureusement, je ne suis pas la seule à m'indigner (haha, encore ce mot) devant cette pub : Giovanna Cosenza, une blogeuse italienne, analyse le discours proposé par la pub et taille en pièce avec humour l'argumentaire de Findus qui évoque une intention "ironique et surréaliste". Ouf, je suis rassurée. Mais bon, tout de même, on continue à dessiner, même à gros trait, le portrait des femmes : au foyer, aux ordres, frustrées de ne pas sortir le soir et d'avoir encore leurs couillons de gamins à la maison à 40 ans (je vous ai parlé du problème de chômage des jeunes en italie ? mmmh.)

CATEGORIE GLAUQUE :


"Preferez la crémation certifiée. Choisissez Taffo."

Là, j'ai pas trop d'explication. Je trouve juste ça vraiment bizarre. Les cendres d'or. Le petit crabe qui marche dessus. Les coquillages. Brrrrrrr.
Vers le cimetière Verano, près de la fac, on voit cette pub partout (forcément). Heureusement, tout les marchands de fleurs et leur stands luxuriants réchauffent l'ambiance. 

CATEGORIE GAY-FRIENDLY : 


Celle-là, c'est la proprio qui l'a aimantée sur le frigo parce qu'elle fait vraiment trop rire.

"Économise sur le chauffage.
Deviens thermo-autonome." 

... et touche-toi avec un air inspiré. Tu es chaud, oh oui, tu es très très chaud. Ce qui est marrant aussi en Italie, c'est que la pub tutoie systématiquement sa cible. Peut être est-ce du au fait que le vouvoiement italien est assez pénible (on dit "elle" pour vouvoyer, aux hommes comme aux femmes, sous-entendant "votre personne" : ex, dans les magasins "elle a besoin d'aide ?" Trop galère.)

CATEGORIE LA VIE EST BELLE : 


"QUAND TOUT LE MONDE PAYE SES TAXES, 
LES TAXES LE RENDENT A TOUS A TRAVERS LES SERVICES"

Celle-ci est particulèrement étonnante. A moins de me tromper, en France, on a pas de pub pour rappeler au gens que payer ses impôts c'est bien tandis que gruger c'est mal ? C'est plutôt une notion acquise, enfin je pense. Il y a bien des gens qui se débrouillent pour ne pas payer d’impôts, ou en payer moins, mais ils le font en toute conscience de cause.
Mais heureusement cette pub et son univers naïf sont là pour nous rappeler ce que n'est pas l'Italie : un monde propre, où le bus est à l'heure, ou l'on traverse au passage piéton, où il n'y a pas 14 000 voitures qui foncent à toute blinde en poussant les scooters ... merveilleux. J'adore ce pays mais faut avouer que cette pub ne représente pas du tout ce que j'en connaît pour le moment.


En gros, la pub en Italie, c'est pas hyper différent de chez nous mais de temps en temps le style ou le sujet m'étonnent ou me choquent. Quand j'irais à Naples, je vous raconterais, peut être que ce sera différent ?
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La classe


Pas encore la cover, mais presque. Aujourd'hui, je me suis rendue compte que Florence Chartier, journaliste chez ELLE.fr, me cite dans son article du 17 octobre sur la manifestation des indignés. Je suis fière comme un pou. Non mais regardez-ça, quoi ! 


Bon, la prochaine fois la couverture !! Si vous voulez lire l'article en entier, cliquez ICI. Moi, je m'en vais frimer et me la péter !! 

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samedi 22 octobre 2011

Pause

Chers lecteurs, Carmen, ma copine de toujours, arrive ce soir a 21 heures sur le sol romain. Conséquemment, je me vois dans l'obligation de vous annoncer que je serais absente pour quelques jours sur ce blog. Ne vous en faites pas, nous prendrons soin de bien nous amuser. En attendant, je vous dit : à plus dans l'bus !!

"aucun fut de bière n'a été maltraité lors de cette soirée"
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vendredi 21 octobre 2011

La photo du jour, VII



En balade dans le quartier, ce weekend, j'ai rencontré cette petite vierge kitsh, enfermée dans une vitrine, entourée d'objets clinquants et de petits anges. Irène, étudiante en histoire de l'art qui m'accompagne, m'explique qu'il s'agit d'une vierge de l'apocalypse. En effet, dans la partie de la bible qui traite de l'apocalypse, apparaît en plein ciel le personnage d'une femme, enceinte, qui terrasse un dragon avant de disparaître. Les multiples exégètes du texte Saint en conclurent donc qu'il s'agit d'une image de la Vierge. 
Ce qu'on ne voit pas, c'est que la statue piétine un serpent lui même en train de s'étouffer avec une énorme pomme.
Je l'ai donc photographiée avec le reflet du ciel derrière elle et je suis plutôt contente parce qu'elle me semble très belle comme ça ...
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jeudi 20 octobre 2011

Pioggia romana

Aujourd'hui, un évènement encore jamais vu terrorise la population romaine. Il semblerait qu'il s'agisse d'eau, plutôt froide, qui tombe du ciel sous la forme de gouttes. Un nouveau mot circule à travers la ville, pour qualifier le phénomène : la pluie. 

A cinq heures du matin, ça m'a réveillée. Je suis allée fermer la fenêtre que j'avais laissée entrouverte (oui, je vous fait râler, il fait encore assez bon chez les Romains). Il y avait des éclairs, beaucoup de bruit ... waw ! Je me rendors et je fais des rêves bizarres (clément si tu passe sur ce blog, la blague que tu m'a raconté cette nuit était vraiment trop gore !) 
Vers 10h00 quand je me réveille, on en est toujours au même point. Je croise Manon déjà en grande forme, qui me montre ses chaussures détrempées, les fuites dans la salle de bain, et qui me raconte que ses cours sont annulés parce qu'ils sont en sous sol, que la via Ostiense s'est transformée en fleuve. 

CA PEUT SE PASSER JUSTE A COTE DE CHEZ VOUS !!

 C'est la panique totale. Moi, je mange une bonne crêpe de petit dej', et je vais voir de mes propres yeux ce qu'il se passe, si je peux prendre le métro pour aller en cours ou non. Je descends moi aussi sur l'Ostiense, où ça va déjà beaucoup mieux. Arrivée au métro, c'est la grosse panique, y a plein de monde, ils ont ouvert tous les portiques et y a des petits panneaux qui indiquent que le métro est fermé de Garbatella à Policlinico : autant dire que le centre de la ville est donc inaccessible pour la journée. 


Mon truc préféré, avec ces phénomènes surnaturels, pardon, météorologiques, c'est quand les gens commencent à dire des trucs du genre "c'est la première fois (dans toute l'histoire de l'humanité) qu'il pleut comme ça à Rome", avec cet air sérieux de personne convaincue. Pareil quand il neige à Montpellier, y a toujours quelqu'un pour te dire "C'est pas arrivé depuis mille neuf cent trente six".
Hahaha. Je pense que quelque part dans la ville, il doit y avoir des bretons exilés qui rigolent.

Du coup, le programme de la journée ? Un truc du genre de ça : 

Quand y pleut, moi, je m'affale dans un coin et j'bouge plus. C'est comme ça.

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lundi 17 octobre 2011

La photo du jour, VI



Hum, mais qu'est ce donc ?
Eh oui, dans le quartier Mussolinien de l'EUR, au sud de Rome, ils ont pensé à tout, même aux anus sur les statues de chevaux. Sur cette note de poésie, bon lundi à tout le monde.
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dimanche 16 octobre 2011

La manifestation du 15 octobre, récit vu de l'intérieur

Comme vous le savez probablement, ce samedi 15 devait avoir lieu une manifestation mondiale pour protester cintre la crise et les politiques financières mondiales. Dans le prolongement du mouvement des indignés, nés à Madrid, cette manifestation avait pour but de créer un énorme mouvement populaire mondial, exprimant un raz-le-bol et un rejet général du système économique qui tend toujours à protéger les riches et leurs acquis.
Je suis donc allée me joindre au cortège des indignés romains. Rome, dont les médias n'ont montré que des images de violence, de guerre entre manifestants et policiers, dont on voudrait nous faire retenir seulement les voitures brûlées, les magasins saccagés, les banques assaillies. 

Indignés de tout les pays, unissez vous !
Donc nous partons de la maison à 15 heures avec notre voisin et ses amis italiens (on comprends rien a ce qu'ils disent ...). Dans le métro, on saute les stations "colosseo" et "cavour" qui sont fermées parce que le cortège passe à côté. On descend à termini, où l'on découvre une importante masse de personnes, compressées par la rue, qui se dirigent vers cavour, leur banderoles en l'air, sans trop crier de slogan. Car, oui, en Italie, c'est pas leur truc. Quand on demande à Giacomo, le voisin, de nous apprendre les grands "classiques", il nous dit que ça n'existe presque pas, à part "Berlusconi, pezza di merda infama, tatatatatatata*". Notre colocataire argentin, Jorge, a une explication un peu plus critique. Pour lui, les italiens sont des révolutionnaires d’ascenseur, qui feraient la révolution en discutant politique dans l'ascenseur avec le voisin, mais qui n'en disent jamais autant au grand jour. Aujourd'hui, tout de même, ils sont nombreux à être sortis des ascenseurs pour montrer, faute de crier, leur révolte. 
*B., tas de merde infame

Les étudiants avaient ressorti leurs accessoires de la révolte de décembre dernier
On se mêle au cortège, il y a de nombreux chars qui diffusent en alternance discours et musique. Une voix résonne, et clame avec hargne dans le micro un discours dont je ne comprends que l'essentiel : "Oggi ! Tantissimi ! Ingiustizia ! Governamento ! Cambiare ! Mondo *". Je suis absolument d'accord.
Notre voisin et ses amis, avec qui nous manifestons, semblent pressés et tracent à tout vitesse à travers le flot de manifestants. On s'arrête tout de même cinq minutes à un char sur lequel chante à tout vitesse un rappeur italien, Frankie Hi-NRG. A cause d'un contre jour, mes photos sont très moches, je vous laisse donc découvrir le personnage en vidéo. La chanson s'appelle "Potere alla parola", ce que je me permets de traduire par "La parole à le pouvoir" ...
* Aujourd'hui ! Très nombreux ! Injustice ! Gouvernement


On va tellement vite qu'on rattrape la tête de cortège au Colisée. A ce moment là, le cortège commence à se diviser en plusieurs branches, entre la via Labicana, que nous empruntons, et plusieurs autres rues. Comme souvent quand ça se disperse, ça se radicalise aussi pas mal. On voit passer des types encagoulés, ici, on a plus peur de crier des slogans politiques, il y a pas mal de poubelles brûlées, de voitures en pièces. 

On commence comme ça, tranquille, un petit pet sur un voiture de riches, et puis ... on peut plus se retenir.

Un peu plus loin, j'aperçois les vigili del fuoco. Il y a deux camions, ça sent le brûlé, l'échelle est sortie ... Un des amis de Giacomo dégaine son i-phone et nous apprends qu'il s'agit d'un bâtiment du ministère de la défense. Quelques personnes raillent l'aspect un peu miteux des locaux, s'étonnant qu'il s'agisse de la défense.


D'un seul coup, mon coeur s'emballe : tout le monde se met à courir en arrière, sans même savoir pourquoi, je cours, je cours ! "Piano, piano, tranquila !!!" crient des manifestants restés immobiles. Je m'arrête et constate qu'il n'y a pas de raison d'avoir peur, car la vague de panique arrive de bien plus loin, en avant de la manifestation. A ce stade là, les policiers bloquent une rue après l'autre pour forcer la dispersion des manifestants. Cependant, ce qui aura raison de moi, c'est la faim qui me tenaille, mon repas de midi se résumant à une boite de maïs avec un peu d'huile. Ma coloc et moi, on sort donc du cortège pour se rendre dans une pizzeria où la télévision retransmet en direct des images des violences (et uniquement des violences). Je suis choquée, scotchée à l'écran où défilent de véritables images de guerre. Les CRS semblent désorganisés, face à une bande de jeunes prête à tout détruire à coup de cocktail molotovs. En discutant avec des italiens de cette désorganisation de la police, qui semble mal préparée, voire pas préparée du tout (oubliez les CRS français en mode robokop qui foncent bien en ligne et bouclier en avant), je découvre qu'ils sont nombreux à penser que la police le fait exprès. Leur théorie -du complot-, c'est que le pouvoir laisse dégénérer les manifestations afin de pouvoir pointer du doigt la gauche et renforcer leur propre position : vous voyez, ces gens là sont des assassins, les communistes mangeront vos enfants, votez Berlusconi. D'ailleurs la presse joue parfaitement ce jeu (pas trop étonnant, dans un pays où la liberté de la presse est vraiment très très relative) : la preuve avec cette image qui reprend les titres des journaux de ce matin. 


Traduction : 
Il tempo : Les indignés dévastent la capitale et incendient un blindé.CASSEURS SUR ROME
il Giornale : Plus que des indignés, CE SONT DES CRIMINELS
La Padana : LA GAUCHE VIOLENTE DÉTRUIT ET VEUT TUER
Libero : COCCHI DI SINISTRA (si quelqu'un peut me traduire cocchi ? Il semblerait que ça veuille dire "cocher" mais je n'en sait pas plus) Ils ont dévasté Rome, attaquant et blessant les forces de l'ordre, cherchant à tuer. Pour nos progressistes, "le désagrément est normal". Au contraire, il est temps de dire : ça suffit ! ("le désagrément est normal" est mal traduit ... "Il disagio va capito" : aiuta, se qualcuno sa il senso ... !)

Bref, cet épisode m'a fait pas mal cogiter sur l'engagement politique et sur le discours politico/médiatique et je pense que c'est le cas pour nombreux d'entre nous. J'espère que vous êtes allés manifester, si c'est le cas je serais ravie d'avoir votre avis dans les commentaires : comment c'était, en France ? Ou dans d'autres pays ? Peut être aussi que vous n'êtes pas d'accord ? Tout m'intéresse !
Pour plus d'info, je vous laisse lire le Monde, Rue 89, Courrier International ... etc.
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mercredi 12 octobre 2011

Jouons à chat



Combien de chats pouvez-vous compter sur cette image ? Attention, il y en a un qui joue à cache-cache avec le décor ! 

A Rome, il y a énormément de chats dans les rues. Nourris pas les habitants des quartiers, ils ont souvent la panse large, le poil soyeux, et une forte propension à la paresse. Les ruines antiques, interdites d'accès au commun des mortels, est leur terrain de sieste préféré : ici, à Torre Argentina, y a du miaou miaou à perte de vue, avec les familles, les habitués ... oui oui les habitués, je pense particulièrement à un chat roux qui dort toujours sur le même caillou vieux de je-ne-sais-combien d'années, bien tranquille à l'ombre, seulement dérangé par les flashs des touristes. 
Ah, se réincarner en chat ... ! 
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lundi 10 octobre 2011

Road trip baby !

Comme toutes les plus belles histoires, celle-ci commence à la table d'un bar. D'un bar de San Lorenzo, pour être précise. On discute de voyages, et là, Manon dit soudain : "oh mais demain c'est le dernier weekend de trois jours que je peux me faire ! On doit partir !"
Oké. Où ? Quinze minutes sur internet et c'est décidé. Plein cap sur Gaeta. Comment ? En stop ? Recherche sur le net et question autour de nous : "è pericoloso*", disent les connaisseurs. Ca sera le train. Avec quoi ? Quelques textos plus tard, et on a trouvé une tente. On roulera nos couvertures avec une ceinture, et andiamo ! Mais d'abord on va faire un tour à Le Mura, notre bar préféré où on joue au baby foot avec le serveur, qui se dit "megliore giocatore del mondo !**"
*c'est dangereux
**meilleur joueur du monde

Rendez-vous est donc fixé à 11h30 à Termini, la gare centrale. Quand on arrive, notre train et supprimé à cause d'un train de marchandises qui a quitté les voies (c'est rassurant, n'est ce pas ?) entre Rome et Napoli. On réfléchit, on regarde une carte, on essaie de changer nos plans : oh, un train pour Sperlonga* ! On monte dedans et on se retrouve coincées dans une foule de voyageurs, assises par terre dans l'allée.
* sur la côte direction Naples

carte trouvée au musée le dernier jour, pour une meilleure compréhension

Évidemment, comme on est chargées comme des boeufs, on rate notre arrêt et on descends à Formia. Arrivé là-bas, oh joies du voyage désorganisé, il pleut ... On saute dans un autobus qui nous conduit vers Gaeta, une cité médiévale assez étrange, avec sa colline en forme de carapace de tortue, sa légende bizarre ... Laissez-moi vous raconter :
Il était une fois un Turc (ou le Diable selon une autre version) qui ne croyait pas au Dieu des chrétiens. Un jour qu'il s'en venait du côté de Gaeta, et qu'il montait gaiement sur la montagne, qui en ces temps là était faite de terre molle et étrange, il mit sa main sur le sol (on sait pas trop bien pourquoi). A ce moment précis, la terre se mit à trembler, il y eut de la fumée, des trompettes célestes résonnèrent et le sol s'ouvrit en une longue faille rocheuse. Le Turc tomba alors à genoux et jura d'abandonner la foi musulmane en laquelle il se fourvoyait, pour se consacrer au Dieu des chrétiens. Encore aujourd'hui, la trace de ses doigts est visible dans la roche, et des millions de touristes y collent leur microbes parce que ça porte bonheur. 

Mmmmh c'est tout humide au fond et tout !

Vous connaissez désormais la légende, du moins ce que j'en ai compris après l'avoir entendue raconter par la caissière de l'alimentari et par la guide touristique en haut de la montagne. J'ai rajouté deux trois détails parce que c'est comme ça les légendes, c'est une matière vivante dont on fait ce qu'on veut.

A Gaeta, on visite la ville avec nos énormes sacs à dos, on se fait arnaquer 2 fois (deux euros le café -en italie, quand un café coûte 1 euro, c'est cher-, et 20 euros de trop sur la note à l'épicerie ... ohoh !!), puis on gravit la montagne dans l'espoir de trouver un endroit où camper sauvagement. Comme la nuit tombe, arrivées presque en haut, on monte nos tentes au bord du chemin, faute de mieux. Je passe toute la nuit à flipper comme une folle car je crois entendre le bruit de quelqu'un qui ouvre la tente des bagages, je me vois déjà découpée en rondelles à la scie sauteuse puis donnée en repas à des chiens, je me rends compte que j'ai trop d'imagination, le lendemain, je réalise que le bruit provient d'un poteau électrique qui grince. Tssssssssssss.

Après un petit déjeuner composé de prunes et de biscuits, on termine l'ascension de la montagne où l'on découvre un mausoleo, construit au premier siècle avant J.C. et qui abrite les restes d'un homme politique romain et de sa famille. L'intérieur est assez impressionnant, on y entend siffler le vent, brrr ... La vue sur les alentours est magnifique. Sur les conseils de la guide rencontrée à l'entrée du mausolée, on prends le chemin panoramique qui descend vers la nouvelle ville de Gaeta (la veille on avait seulement vu la partie médiévale). 

Youpiiii la plage !!!

On va visiter la fameuse grotte du Turc, soit la faille où on peut voir la marque des doigts dont je vous ai parlé plus haut. C'est vachement joli. On va ensuite sur la plage, où je me baigne comme un petit chien fou qui saute dans les vagues (c'est vraiment comme ça que je le ressent, du moins). Elle est pas vraiment froide, mais il y a du vent donc je rejoins vite mes compagnones de voyage sur le sable où on pique-nique, miamiamiam.
Après toutes ces émotions, on se met en quête d'u moyen de transport pour gagner Sperlonga ; le ciel se fait menaçant ; on trouve un arrêt de bus et on embarque, c'est parti ! Arrivées à Sperlonga sous une pluie battante, nous nous réfugions dans un café sur la place de la très moche église moderne. Désemparée par le froid et l'humidité, je dis au serveur que j'envisage de demander l'hospitalité pour la nuit auprès de ladite église. A ces mots, il s'exclame d'un grand "Mammamia, ma no ! Io vi trovo un luogo per dormire, non chiamate alla chiesa !*"
* ma maman, mais non ! Moi je vais vous trouver un lieu où dormir, ne demandez pas à l'eglise ! (de mémoire et avec mon niveau en italien, ça donnait à peu près ça)
Cinq minutes plus tard il reviens avec un jeune mec de notre âge à peu près et nous présente : Marcello, il a une maison avec une chambre libre et il nous héberge, pas de problème. "Il travaille de 19h à minuit mais vous pouvez rester chez lui pendant ce temps, tant que vous lui ouvrez quand il rentre tout va bien". 
Mais c'est parfait ! On va chez Marcello qui habite tout près de la mer, il nous a préparé un lit 2 places et un une place dans son salon, y a de la vodka dans le frigo, on peut se servir, là il va bosser. Bref j'épargnerais ici les détails mais on passe une bonne soirée, vers minuit on discute un peu avec lui avant de tomber de sommeil comme des mouches. 

Sperlonga la plus belle !

Le lendemain : visite de la grotte de Tibère et des restes de sa maison. On apprend que le type était empereur et qu'il élevait des poissons dans des bassins où l'on voyait aussi de magnifiques jeux d'eau dans la grotte comme au dehors (oui bon je viens de regarder ça sur wikipédia, sur place je comprenais pas trop les panneaux d'information en italien original). C'est pas beau, c'est magnifique. Le ciel joue à donner à la mer mille couleurs qui passent du gris au violet et se déclinent en un milliard de paillettes de bleus différents. 


Ce ciel, mes amis ! Ce ciel !!

Vue de l'intérieur de la grotte, avec le village au fond qu'on verrait si mon appareil était un peu plus mieux
Au retour je me re-baigne, il fait vachement plus froid sur la plage mais c'est tellement OUF comme sensation d'être là, au milieu des montagnes, dans les vagues, avec les îles au loin, les nuages ... Je me sens en osmose avec les éléments (une vraie hippie qui se baigne en culotte un 09 novembre, sous les yeux des autochtones en manteau et écharpe). On pique-nique à nouveau, re miamiamiam. 

Ma petite culotte sèche au soleil pendant qu'on déguste des sandwitchs au saucisson et à la tomate.


Là, il est plus où moins 16 heures, on se dirige vers le café de la veille où on termine notre road trip en jouant à la belote en attendant le bus qui nous ramènera vers Fondi, puis le train qui nous emporte jusqu'à Rome. Moi, je suis complètement morte mais ravie de ces trois jours de découverte : mon année erasmus commence sous les meilleurs hospices.
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mardi 4 octobre 2011

La photo du jour, V

 
A Rome, avec votre toutou : pas de stress ! Lorsque vous faites du choppingue ou que vous dégustez un bon caffè latte en terrasse, laissez votre compagnon à quatre pattes au parking et restez l'âme tranquille. (attention, nombre de places limité)


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lundi 3 octobre 2011

Tre, due, uno ... V I N O O O O O O !

Attention, action : plan fixe sur la chambre, lit une place et demi, deux filles qui dorment, le réveil sonne. Il est 11 heures et pourtant les deux rechignent à sortir du lit. 
La cuisine. Petit déjeuner, café, tartines. 


11h50, plan large du métro. Les deux filles sortent de la station et rejoignent une foule épaisse qui se presse à l'entrée de la station. On entend parler espagnol, français, anglais. Lumière sur un homme avec un mégaphone, qui crie des numéros d'autobus. Traveling sur la foule qui embarque dans les engins. 
Ellipse, retour des deux actrices, accompagnées d'une troisième jeune fille. La foule des jeunes fait la queue pour récupérer un panino et un verre de vin blanc donnés par des garçon au t-shirt ESN. 
Soleil de midi qui tape. Jeunes qui mangent à l'ombre d'un muret. Ciel bleu. Béton. 
Gros plan sur une blonde qui croque dans le sandwich. Moue de dégout. Beurk !

Si toi aussi tu kiffes les panini au gras de porc, rejoins-nous !
Vue panoramique accélérée de la ville, puis plan caméra à l'épaule en avance rapide des filles qui montent les escaliers et les rues escarpées du village jusqu'à la place centrale (B.O. rock). Place du village. Rues pleines de détritus. Flaques de vin rouge par terre. Fumée des saucisses, des plats de gnocchis fumants.


Et oui chers amis, me voilà à Marino, petite ville non loin de Rome où je me suis rendue pour fêter dignement un produit fort apprécié dans la région, comme d'ailleurs partout dans le monde, je veux bien sûr parler du vin. (vous pouvez lire cette phrase en imitant la diction des présentateurs télé et m'imaginer devant cette photo, tenant un micro à la main - mais c'est comme vous voulez ...) 

Il est environ 15 heures quand nous atteignons le village, et la population est déjà complètement "ubriaca" (bourrée), il y a à bloc de monde, les rues sont remplies de gens qui se baladent de gauche à droite ... Sur les trottoirs, de nombreux stands : vendeurs de maïs, de porc grillé, de vin évidemment, des vendeurs de ballons d'hélium en forme de cheval, une banque (?!!?!) ... On fait le tour du village, à la recherche de la fameuse fontaine d'où est sensé sortir du vin rouge. Quand on la trouve enfin, on apprend que le béni breuvage ne sortira pas avant 17 heures. 


On continue notre balade et on s'achète du rouge, vendu dans de petites bouteilles en plastique : c'est très sucré, y a des bulles, on pourrait en faire une sauce pour les fraises.

Merci noémie pour la photo :)


On marche, on parle, on boit, on s'assoit, on remarche, quand soudain ! Sur la place de l'église, on se retrouve ceinturées par un cordon humain de policiers. Sur ce, commence à résonner dans le lointain le son d'une quinzaine de tambours, et petit à petit, apparaissent sur la place une ribambelle de gens en costume d'époque, très classes, qui se répartissent sur les escaliers de l'église. Derrière eux, viennent des lanceurs de drapeau : deux ou quatre mecs, qui exécutent des acrobaties et jonglent avec leurs drapeaux pleins de couleurs. 

A mon papa : ces tambours étaient vraiment très très beaux !



Lancer de drapeau final
Le spectacle est un peu gaché par les hauts parleurs qui continuent de diffuser la speackrice / de la musique pourrie, mais bon ... A un certain moment, on entend un compte à rebours, qui se termine par un long cri "VINOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO !!!" On comprends que c'est le signal pour la fontaine, mais malheureusement, le temps de regarder la fin du jonglage de drapeau et de faire pipi, c'est fini. Quand on arrive ils distribuent seulement du raisin aux gens, mais c'est tout de même sympa, on fait des rencontres, on discute, on goûte du vin blanc (vendu en bidon !!), la nuit tombe, on mange une assiette de polenta (put*** c'est BON !) et on retourne pour 21 heures 30 au bus qui nous ramène à Rome, où je peux enfin tomber de sommeil.

Pour ma dernière journée avant la reprise des cours, c'était bien sympathique. Seulement un peu violent au niveau des personnes qui font des comas éthyliques, se vomissent dessus en public, ... Dur. 

Allez ça suffit que demain y a école !
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samedi 1 octobre 2011

Le bilan

Le temps passe et passe ...


et beaucoup de choses ont changé ! Ceux de la génération nineteen's comprendront la référence, j'ai mis la vidéo pour les autres et pour les nostalgiques. Cette chanson de toute façon c'est un peu celle qu'on aime tous, quoi (peut être avec "elle me rend dinlindinlingue dingue" de Nuttea, non ?)
Bref, je m'éloigne du sujet. Je voulais parler du blog, faire un premier bilan, parce que je trouve ça trop fou comment ça a évolué. Je pensais que j'aurais 4 lecteurs par jour : mon père, ma mère, mon mec et némo (c'est un chien, mais il est très gentil). Finalement, depuis que j'ai créé ce blog, j'ai accueilli au total 2 698 (si, si, je le jure, c'est vrai), soit 600 environ par mois ... ! Et puis ça prend de l'ampleur, petit à petit, l'autre jour 150 personnes ont ouvert une page sur ce blog en 24 heures ! Sono sul culo comme on dit dans la langue de Dante (enfin, je pense ?)
Mais qui sont tout ces visiteurs ? Je sais que je dois beaucoup à ma mère dans la diffusion du site (merci maman), mais tout de même, essayons de dresser un portrait robot du lecteur de "travel notebook". 
Tout d'abord, selon les chiffres des plus éminents statisticiens, il semblerait qu'il soit surtout intéressé par les fêtes, l'alcool, la baignade, la religion et les pénis. A l'avenir, j'essaierais de vous proposer des articles à la hauteur de vos intérêts, lecteurs (pourquoi pas une beuverie nus sur la plage avec une bonne sœur ? Ou une expérience de transe religieuse qui tourne mal où on sort le vin de messe et tout le monde se déshabille ? Ou bien un striptease de gladiateur au Vatican ? Je sais pas moi, j'essaie de trouver à vous satisfaire ...)
Toujours selon mon équipe de statisticiens diplômes de l'université d'Harvard, il semblerait que des Norvégiens lisent ce blog. Chers amis norvégiens, velkommen ! J'ai aussi eu le plaisir d'accueillir des russes, des algériens, des canadiens, des américains ... c'est cosmopolite ici !
Bref à part ces chiffres qui m'amusent je dois dire que je suis très très contente d'écrire ce blog qui me motive vraiment beaucoup. Savoir que je peux partager les choses et que ça plaît (en tout cas mon papa et ma maman ça leur plaît), c'est trop bien. En plus ça m'a permis de me remettre en écrire, à raconter des petites histoires ... D'ailleurs j'aime bien le mot italien "un raconte", une histoire. Comme si l'acte de dire et la chose dite étaient liées. Ca me plait bien. Enfin il est tard chers lecteurs (sauf peut être pour les Canadiens, avec le décalage horaire et tout et tout) et j'ai besoin d'heures de sommeil. 
A la prochaine ! (j'espère vous parler de fontaines débordantes de vin rouge, on va tenter !) Baci !
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