mardi 22 mai 2012

Rien qu'une rue

Hier, vers 19 heures, je suis sortie me balader parce que j'avais passé la journée enfermée à essayer de faire du latin et à apprendre par cœur des figures de style en italien (je suis par exemple ravie de savoir qu'une epanadiplosa est la répétition d'un élément à l'intérieur d'une phrase, qui procure un effet de circularité). Comme je commence à connaître pas mal mon quartier, et que j'avais envie de voir de nouveaux trucs, j'ai pris une rue, un peu au hasard (enfin j'ai choisi une jolie quand même), et j'ai décidé de la suivre jusqu'au bout, pour voir ...
Tout en marchant, j'observais la variété de style des bâtiments, les différences avec la France, les quelques magasins, les gens ... et je me suis mise à penser que c'est vraiment ça que j'aime à Rome, la beauté dans les trucs pas oufs. Parce que bien sûr, le colisée, oh oui madame, c'est époustouflant ... et piazza di Spagna, alala, mais bon quand même y a trop de marches, hein ... mais alors Piazza Navona, dis donc ! Et le Panthéon ! Bouuudi ! Et puis Saint Pierre ... ah ça quand même c'est kek chose !
Bien sûr.
Mais Rome n'est pas une carte postale, Rome ne doit pas appartenir aux touristes (j'en ai marre d'entendre parler Français partout où je vais), et heureusement la ville a ses quartiers et et ses espaces où respirer un peu de smog de vespa sans se faire prendre en photo par des japonais (pourquoi toujours eux, hein ? les clichés ont la vie dure), sans se faire assaillir par des groupes de scolaires à casquette jaune poussin, et de trouver quand même de belles maisons, de beaux jardins, une belle lumière calme de fin de jour ou une bruyante agitation de pause déjeuner.







"je ne cesserais jamais de lutter" dis le légionnaire romain ...



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vendredi 18 mai 2012

Il (non) coloquio di lavoro

Parfois, dans la vie, on a pas de chance, on comprend mal, on se plante, on fait des conneries. Hier, je devais passer un entretien d'embauche (coloquio di lavoro) : une épreuve un peu stressante mais qui est la potentielle clé d'un job d'été en Italie, mais qui s'est transformé en la journée la plus absurde de mon année erasmus.

Je me suis levée tôt (9h, relativisons), j'ai repassé ma chemise, piqué son sac à main king size en cuir noir à ma coloc, mis des boucles d'oreilles motif fleur : sérieuse, urban chic, délicate. Je suis prête à conquérir le monde.
Mais avant d'affronter mon entretien, une petite formalité m'attend : je dois me rendre à Ancone, dans les Marches et ... ça demande 4 heures de train. Youpi !


Pourquoi je cherche du boulot si loin de Rome ? Parce que j'ai un ami qui m'a proposé de venir bosser avec lui au port d'Ancône, qu'il me pistonne et que c'est bien payé. Et que c'est encore une nouvelle expérience, après avoir fait animatrice 5 ans, pourquoi pas "gestionnaire du trafic" ?

Quand j'arrive à la gare de Termini, j'achète mon billet (16 euros, youpi) et monte dans le train. Cherchant une place, je rentre sans faire exprès dans le dernier compartiment, celui du personnel, et m'apprête à faire demi tour quand une voix m'interpelle "Tu voulais conduire, c'est ça ?!"
"Euh non pardon désolo", bafouillais-je face à l'imposant chauffeur qui me fait face. "Je vais m'assoir là, héhé, voilà ... pardon". Mais l'homme, amusé de ma réaction effarouchée, rigole, et me demande "Tu viens d'où ?", et commence à discuter avec moi en attendant le départ du train. Quand arrive 11h32 et que la machine doit démarrer, il me dit, faisant un signe de la main "Viens, je te montre la cabine !"
A l'intérieur, deux sièges avec effet amortisseur et une grande vitre où l'on voit défiler les rails, comme avalés par la locomotive. A gauche, des boutons, des leviers, des écrans ... il macchinista (chauffeur) m'explique comment fonctionne le train, et me propose de voyager avec lui : "Quatre heures de route, 25 ans que je fais le même trajet. Avant on était deux, maintenant, on se fait chier ..."
C'est comme ça que j'ai passé le voyage à regarder par les multiples fenêtres de la locomotive le magnifique paysage des montagnes italiennes, et à discuter avec le chauffeur qui me montrait châteaux, villages et rivières en me racontant leurs histoires.
J'ai même appuyé sur un bouton pour faire démarrer le train, wouhouhou !



C'était le seul truc cool de la journée. Arrivée à Ancône, je sors de la gare et je cherche le port : facile, je suis le bord de mer et les panneaux. Une fois sur place, je trouve les bureaux de la DPS, la société pour laquelle j'ai postulé. Je suis à fond dans ma tête à me repasser des phrases en italien, m'imaginant toutes les situations possibles et fabriquant des réponses "spontanées". Mais quand j'approche l'homme au guichet, lançant fièrement un "Bonjour, je viens pour l'entretien d'embauche" et que j'apperçois dans ses yeux l'incompréhension, et qu'il prononce les mots "quel entretien d'embauche ?" ... je commence à me sentir mal.
Pire, quand après avoir appelé ses supérieurs il me dit qu'on s'est mal compris et qu'ils ont annulé mon entretien, je me sens vraiment mal. La queue entre les jambes je suis donc retournée vers la gare d'Ancône, me sentant carrément stupide à devoir reprendre un train de 4 heures pour Rome, payer 16 euros, tout ça pour rien ...
Ils m'avaient oubliée ... 

on dirait Sète <3
 Heureusement j'avais un super roman avec moi, Il Conformista de Alberto Moravia (première fois de ma vie que je lis en italien et que je bouffe 50 pages en une journée), sinon je serais devenue un peu folle. Retour à Rome à 22h30, bilan : 30 euros de moins sur mon compte en banque.
La conclusion de mon non coloquio di lavoro, c'est que je le passe en juin, car jeudi soir prochain, je m'en vais en Sicile pour 9 jours !!! Et ça, c'est cool. Le voyage en train couchette aura beau être long, cette fois-ci, je m'en fiche !
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vendredi 11 mai 2012

Roma al tramonte

Il tramonte, en italien, c'est le moment où le soleil se couche. C'est aussi le nom d'un vent, la tramontane, parce qu'il vient de la où finit le jour. Mais c'est surtout un moment magnifique, où la lumière, dorée, illumine une dernière fois les maisons aux couleurs chaudes, la cime des pins, les goutes d'eau aux fontaines avant de s'évanouir jusqu'au lendemain.
A Rome, c'est mon moment préféré de la journée : tout est calme, il ne reste plus qu'à se détendre en terrasse pour l'aperitivo ou à se balader au hasard des rues. 


1 - Fenêtre sur Garbatella
2 - Proche du monument à Victor Emmanuel II
3 - Garbatella
4 - Circo Massimo
5 - Le colisée carré
6 - le coucher de soleil depuis les marches du colisée carré

La lumière d'Italie est vraiment particulière, je ne sais pas pourquoi, ni si ça peut s'expliquer, mais ici elle est jaune, dorée, chaleureuse. J'en parlais avec une italienne qui vit à Paris et qui disait que là-bas la lumière est blanche. Je pense que c'est vrai, et qu'entre Paris, le sud de la France et l'Italie, les choses changent de couleur : maisons, végétation, aliments, vêtements ... mais surtout la lumière qui donne à tout sa couleur. 
Bon weekend à tout le monde, je reviendrais lundi pour raconter ma seconde virée marchigiana ( = dans les marches) 

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jeudi 10 mai 2012

Beautée cachée au Nord

Chose promise, chose due. Je compte bien essayer de maintenir ce blog en vie et surtout je n'ai pas l'intention de me laisser impressionner par les menaces de mon ami Clément. C'est donc parti pour l'article du jour ... je vous emmène en balade dans le ...

Quartiere Coppedè 

Bienvenue au nord de la ville, encore proche du centre historique. Un quartier que je n'aurais jamais découvert si ma tante n'y avait pas loué un appartement lors de sa visite. Pourtant, en me perdant dans les rues pour la rejoindre, je suis tombée sur la via tagliamento.


Là, émerveillement : des bâtiments jamais vus élancent vers le ciel leurs formes étranges. Art nouveau ? XIX ème siècle ? Influences marocaines ? Le promeneur est perdu et cherche en vain à rattacher ce quartier unique à un style : il n'en a pas, ou plutôt il a le sien.


En rentrant, j'ai cherché à tout savoir sur ce lieu si intriguant et si étrange, hors du temps et surtout surprenant. Le quartier Coppedè doit son nom à l'architecte qui reçut en 1915 carte blanche pour le construire. Quartier résidentiel pour riches, il est conçu dans un style étrange appelé parfois "néo moyen âge", parfois "art nouveau" : en gros, de la brique, des statues, des elfes, des arches courbes, des motifs graphiques et beaucoup de détails.
Une balade magnifique avec zéro touriste, c'est encore possible à Rome, proclamée empire du vacancier en short et fausses rayban fluo achetées à un marchant ambulant.


la "villa des fées"


Alors Clément, elle arrive ta prochaine vidéo ? On fait moins le malin, hein ? 
Private Joke mise à part, ce weekend je retourne probablement dans les Marches, pour de la plage, du soleil et de la fête. Life is hard.
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mercredi 9 mai 2012

Le défi

Il fait 24° à Rome. J'écris actuellement depuis mon balcon, je suis en t-shirt et les poubelles commencent à sentir. Les collants restent dans les placards, le pollen vole, ma gorge me gratte. Le printemps, quoi. En gros, j'ai vraiment du mal à écrire ici. Manque d'inspi, manque de temps (ma liste de trucs à faire aujourd'hui : faire une machine, aller en cours le matin, étendre ma machine, cuisiner, manger, faire la vaisselle, faire le ménage de la cuisine et de la salle de bains, aller courir, aller faire des photocopies, lire Kafka, lire un chapitre de l'édition critique sur Kafka, prendre une douche et dormir)
Bref j'ai un peu de mal. Je voulais parler des élections vues d'Italie, mais j'arrive pas à trouver comment, et pareil pour pas mal de trucs. J'ai pensé à arrêter (temporairement ou non) de bloguer, mais bon, la plupart du temps je m'éclate de le faire, et surtout, Clément m'a lancé un défi !


Auquel je répond, CHALENGE ACCEPTED !! Demain, je reprend du service (enfin peut être)(au pire je vais pas courir et j'écris ça en me goinfrant de cookies, mouarf)
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samedi 5 mai 2012

Open House Roma

Aujourd'hui, il y avait une ambiance vraiment spéciale dans Rome. Nous l'avons parcourue de long en large, de Termini à piazza del Popolo, poussant vers Spagna et Barberini et jusqu'à piazza Venezia puis à Circo Massimo où enfin le métro nous a conduit chez nous.

Ces endroits, je les connais tous, et pourtant, aujourd'hui, c'est une Rome nouvelle que j'ai pu découvrir : je suis montée jusqu'au dernier étage d'un hôtel de luxe, j'ai poussé les portes tambours d'un beau bâtiment contemporain, j'ai admiré le cortile de l'Académie de San Lucas, j'ai rencontré des prieurs de rue au cheveux rasés qui chantaient, j'ai croisé des Raelistes militant pour la construction d'une ambassade pour les extraterrestre, une manif pour la légalisation du cannabis ...

Une bellissima giornata, dont j'ai profité grâce à l'évènement Open House Roma. Le concept, c'est d'ouvrir pendant deux jours des lieux habituellement fermés ou privés (hôtels, appartement de particuliers, structures de l'état), et de fournir des visites guidées de lieux habituellement banaux, ou usuels (comme la gare de Piramide). Tout ça afin de faire voir une ville sous un nouveau jour tout en pensant à l'architecture passée comme actuelle.

Et moi, j'ai essayé de rendre cette ambiance en photo ... rien que pour toi lecteur !
Un hôtel près de Termini
Second hôtel, le First Art Luxury Hotel, de Toni Marincola
Vue de la terrasse : mamma mia comme c'était beau

Je veux bien m'assoir ici pour boire un petit champagne, qu'en pensez vous ?
"Construisons une ambassade pour nos créateurs les Eholim"
Les Raelistes sont des militants de pointe.

Le cortile de l'Académie de Saint Lucas

Sainte Marie in Cosmedin dans la merveilleuse lumière crépusculaire de Rome

Tiens, une manif pro légalisation du canabis !
Y a pas comme une odeur ?

Coucher de Soleil à Circo Massimo
Demain, j'y retourne (après avoir voté bien sûr) !
Pour le moment, j'ai faim ! A la prochaine ...
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mercredi 2 mai 2012

Deux en un

Le premier mai en Italie, comme en France, c'est la fête du travail donc on ne travaille pas ("paradoxe" qui me faisait beaucoup cogiter quand j'étais petite).
Mais à Rome, c'est aussi l'occasion d'un immense concert devant l'église de San Giovani in Laterano, où est installée une immense scène qui parvient à détourner l'attention de l'énorme façade de la basilique papale.
 Fête du travail + fête de la musique = deux en un


Bien entendu, j'y étais !
On y est restés de 17 heures jusqu'à la fin, vers minuit. On était genre au niveau des arbres, en bas, à gauche sur la photo ... autant dire qu'on ne voyait rien. On a profité des jeux de lumière de la scène, de rencontrer des gens, de danser ... J'ai vu Caparezza et je-sais-pas-combien de groupes que je ne connaissais pas du tout, c'était sympa.
C'était surtout beau de voir se transformer un espace habituellement "normal" (au sens romain du terme, où la banalité signifie façades de dingue, église magnifique, ruines antiques et végétation luxuriante) en fête géante où l'ont trouve des gens très très très différents : les habituels vendeurs de colliers et lunettes, des jeunes, des vieux, des familles, des gens avec des bébés (selon moi très mauvaise idée vu la puissance du son mais bon), un vieux rasta qui dort avec son chien en plein milieu, un power ranger (si, si), des espagnols, des portugais, des français, des belges, des sardes, ...

Je vous mets pas mes photos parce qu'elles sont vraiment pas terribles du tout ! 

concours du plus gros
big teuf entre la santa scala, san giovani et santa croce : ouaaaaiiiiiiis
Voilà pour aujourd'hui, je vais essayer de me remettre à écrire ici mais c'est de plus en plus difficile avec le printemps dehors et mon perpétuel problème de l'équilibre entre sortir-dormir-étudier (trop dure la vie en erasmus)
Allez, un petit morceau de musique italienne pour clore l'article ! Place à Sud Sound System, dont j'avais parlé au début de l'année et leur chanson Beddha Carusa (= bella ragazza = jolie fille), toute en Pouillais (je comprend rien quoi).



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