En ce début d'année, le pape Benoît XVI a eu l'idée de mettre une méchante ambiance en réaffirmant la position de l’Église sur l'homosexualité. Il affirmait en effet lors de ses vœux au corps diplomatique que l'homosexualité est "une menace pour l'avenir même de l'humanité".
De mon côté, ce même jour, je me promenais dans Rome, via del Corso, quand la curiosité m'a poussée à entrer dans la basilique des Saints Ambroise et Charles Borromée, coincée entre Gap et Nike dans cette avenue du shopping. A l'intérieur, outre les habituelles dorures et riches décorations, je devais trouver un pan entier de mur couvert de brochures en libre service sur des "questions d'actualité" comme la sexualité, le mariage, les miracles, la chasteté, les relations hommes-femmes et bien entendu l'homosexualité.
Je commence à lire une des brochures sur l'homme et la femme et au bout de cinq minutes je lance un regard circulaire autour de moi : suis-je bien dans une église catholique ? non pas dans une genre de secte de dingues de Dieu rétrogrades ? je suis passée à travers une faille temporaire qui m'a conduit dans les années 50 ? Non ?
Oh merde.
Je lis bel et bien les écrits de Mgr. Raffaello Martinelli, évêque. C'est sérieux. J'ai envie de vomir. Encore, les positions rétrogrades sur les rapports familiaux, le petit speech pour comment vivre comme un Saint ... les gens font ce qu'ils veulent, je m'en fiche. Non, ce qui m'a choquée, c'est le tract sur l'homosexualité.
Je vous le résume :
Déjà, pour Martinelli, le "penchant" est différent de "l'acte" homosexuel. Le premier est un "désordre moral", tandis que le second est un "péché grave". L’Église, elle, doit certes tolérer la personne, la respecter dans ses droits, mais certainement pas accepter, ni autoriser l'amour homosexuel.
En gros, l'homosexualité n'est pas une identité mais un trouble. Une genre de maladie, comme la pédophilie peut être ? On refuse d'accepter l'autre pour ce qu'il est et on décide de but en blanc que l'identité sexuelle n'existe pas en dehors de l'hétérosexualité. Pourquoi ? Parsseke, sékomssa.
De ce fait, un prêtre n'est pas autorisé à défendre la culture gay, toujours selon la prose de l'évêque.
un prêtre ukrainien qui accueille les homosexuels dans son église (euh, pardon : un affreux sodomite qui organise des orgies dans l'enceinte sacrée de la maison de Dieu) |
Mais tout de même, Martinelli finit par dégainer l'argument biblique : rappelez vous, le Saint texte qualifie de "dépravations graves" les actes homosexuels. Et n'oubliez pas, chers amis, de lapider vos femmes infidèles, de ne pas porter de vêtements en fibres mélangée, etc.
Évidemment, notre évêque poursuit sur la question du mariage, centrale dans ce débat. Parce que selon le pape et donc selon l'Eglise catholique, le mariage entre un homme et une femme est la cellule souche de notre société, permet à l'ordre établi de se maintenir grâce à la transmission de l'amour : de l'"amour conjugal à l'amour parental, fraternel, filial". Parce que c'est bien connu que les gays n'ont aucune valeur, rien à transmettre de bon et apprendraient à leurs enfants adoptés (quelle horreur !) à brûler des églises pour faire rôtir des curés avant de passer à la destruction de nos chères valeurs de justice et d'ordre social.
En Espagne, au Pays Bas, en Belgique, au Dannemark, c'est d'ailleurs la révolution, il n'y a plus de justice, depuis qu'ils ont légalisé le mariage homosexuel, mais les médias nous le cachent, car ils sont tous dirigés par des pd, oui ma bonne dame.
Pour conclure, Martinelli s'adresse aux états et leur demande d'affirmer en toute occasion le caractère immoral de l'homosexualité, sans oublier de rappeler que "la tolérance d'un mal est très différente de son approbation et de sa légalisation". Il en appelle aux élus catholiques pour refuser toute loi en faveur des droits des gays et pour combattre celles existantes. Tolérance, amour de l'autre, solidarité. C'est beau. Je pleurerais bien.
Je sais pas trop comment conclure cet article. Comment Martinelli peut ignorer le malaise et la souffrance que peut créer son discours ? En aurait il rien à faire ? Quel bel exemple chez un homme de Dieu ! J'ai envie de retourner dans cette église pour prendre tout les tracts et les brûler (en plus le chauffage est en panne chez moi on se GÈLE), mais ça ne servirait à rien. De mon côté je continuerais à respecter les gens qui croient bien qu'ils soient différents de moi dans leurs convictions (alors que je pourrais dire que la personne naît sans la foi et que donc c'est pas naturel et donc déviant, le même argument que M. pour les homos).
J'ai quand même bien les boules.
Heureusement que tous les Italiens ne sont pas des voleurs, tous les Français des Dragueurs, Tous les curés des Pédophiles, tous les Sétois des grandes gueules et tous les évêques ne sont pas des intégristes rétrogrades ? si... ha bon !
RépondreSupprimerBien sur que non mais ce type parle en prétendant incarner la "vérité catholique" et ça ça fait mal. Heureusement que tous n'interpretent pas la religion comme ça, c'est pour ça que j'ai mis la photo du prêtre ukrainien
RépondreSupprimerIl y a d'autres discours, malheureusement c'est le pape et certains évêques qui défendent le pire de tous ...
Jeff, ben malheureusement, en France ça n'est pas mieux!
RépondreSupprimeril suffit d'entendre les discours des cathos et des fachos
(qui se ressemblent beaucoup d'ailleurs!) durant les manifs
anti-mariage pour tous. Un tas d'âneries, pour rester poli...
Politiques comme gens de religions: bourrés de préjugés avec
délires apocalyptiques du style de la mère supérieure Boutin.
pfff, si on avait toujours écouté l'église catholique: on en serait encore resté au Moyen-Age à croire que la Terre était le centre de l'univers et que celui-ci tournait autour d'elle ainsi qu'elle était plate, pour faire bonne mesure!